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Les scieries de la Vallée de Joux.
Au cours des âges elles furent innombrables. Chose curieuse, alors que nous sommes en plein dans un pays de forêts, leur nombre , au XXe siècle surtout, n'a fait que se réduire. A tel point qu'il n'existe plus qu'une scierie aujourd'hui à la Vallée de Joux, celle de Jean-Victor Bonny, anciennement de Jacques Berney dont nous aurons à reparler en temps et lieux.
Une scierie pour toute la Vallée, c'est ce constat effrayant. Comme expliquer ce phénomène de désertification dans le domaine du sciage, alors même que les entreprises de charpente et menuiserie restent nombreuses ? Il faut très certainement comprendre que le marché du bois brut n'est plus que ce qu'il était, et que sous l'effet de la concurrence étrangère, bois venus notamment d'Autriche, d'Allemagne et de tous les pays du nord, il est devenu impossible de rivaliser au niveau des prix. Il y a aussi que l'industrie du bâtiment est de plus en plus tournée vers les bois collés venus de l'étranger, et que par conséquent les simples bois bruts ne trouvent plus preneurs que pour des situations bien particulières.
Enfin, bref, nous voilà donc maintenant avec une seule et unique dernière scierie. Dont l'activité a heureusement été fixée du temps de Jacques Berney par Val TV. Le film que le caméraman et réalisateur Jean-Claude Truan, de Vallorbe, lui a consacré, est un vrai chef-d'oeuvre qui contient en lui tout ce que nous avons perdu avec cet abandon du sciage de nos bois. Heureusement notre mémoire n'est pas tout à fait endormie, qui nous permettra dès aujourd'hui de faire revivre, de manière très succincte cependant, et avec des trous gros comme la Dent-de-Vaulion, le monde fantastique du sciage. Le métier certes était dur, mais il y avait ce qui nous apparaît irremplaçable, cette odeur du bois!