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41. Pour quand sonne le glas.

Publié le 29 novembre 2024 dans Chroniques bergamasques

Le glas sonnera aussi pour toi, mon coco!

    Ce fut un après-midi d'un temps exceptionnel. On était assis sur le mur devant la maison. A rêvasser. A quoi ? Mille pensées. Mille pensées un peu vagues, parmi lesquelles, bien entendu, le destin de ce petit village de montagne, comme aussi le destin de chacune ou chacun qui l'a habité au cours des âges. Je ne dirais pas que je les aimerais tous, ce serait pousser l'amour de l'humanité un peu loin. Mais que je les comprends toutes et tous, dans leur vie rude et monotone, dans ces allées et venues permanentes, pour le travail parmi les champs qui sont tous en pente, pour descendre au gros village du fond de la Vallée, alors qu'il faut une petite heure pour descendre, mais une bonne heure pour remonter. Faut, n'empêche, avoir de bonnes gambettes.

    Je suis assis là, sur le mur, et tout soudain j'entends le glas sonner au fond de la vallée. C'est triste, en même temps que c'est doux. C'est doux comme le temps qu'il fait, c'est doux comme l'appel que le Seigneur nous fait. C'est doux comme ce paradis que l'on suppose et qui est là-haut, si haut que l'on ne peut que le deviner sans même avoir la certitude de son existence. 

    La vie est difficile sur terre. Mais la vie, c'est ce que nous avons avant les choses que l'on possède. . Là, sur un mur, près des vieilles maisons, alors que le glas sonne pour une personne  de cette vallée où il semble parfois entendre les moindres sons qui se propagent d'un bout  à l'autre.