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9. Jour de montée II.

Publié le 21 juin 2013 dans Mémoires de bergers

Elle fut apprêtée pour la plus belle des montées.

    Les bêtes restées à l'écurie depuis l'automne n'avaient plus l'habitude de la lumière, de la rue, des gens, encore moins de la circulation qui pouvait yavoir. Elles sortaient éblouies, elles glissaient sur le devant de la maison que les premières avaiejnt enbousé, elles sautaient, elles lançaient les pattes de derrière, certains secouaient les bouquets dont elles étaient parées. Fleurs de papier en crêpe de couleur... fleurs d'une montée, d'un jour. Là-bas, l'oncle Jean débouchait sur la place du Cygne, on le suivait de près. Devant chez la grand-mère, il faudrait attendre que l'oncle Samuel à son tour ait lâché. Et tout ce bétail ainsi rassemblé faisait quand même un bon gros troupeau dont on pouvait être fier. bien sûr, pour l'être plus encore, il aurait été nécessaire de le doubler, et puis d'avoir des cloches plus belles et plus chantantes. Alors que nous nous contentions d'une batterie toute ordinaire, avec des courroies de cuir usées par vingt ou trente saisons et qui n'étaient même pas décorées.