Juste de quoi se faire un tour de rein!
La construction des murs de pierre sèche commence véritablement au début du XVIIIe siècle. A la Vallée, alors, se signale dans la profession de muretier, on disait muratier à l'époque, des Rochat des Charbonnières, de la Cornaz en particulier. Oeuvre aussi dans la profession le beau-frère Kenobele, venu du Siebetal! Et tous ceux-là travaillent autant pour les particuliers que pour les communes. Et naturellement à des prix défiant toute concurrence. On est aux antipodes des 250.- au m linéaire d'aujourd'hui!
Au XXe siècle, les Combiers préférant l'établi à la caillasse, ils abandonnent cette antique profession, par ailleurs pratiquée par une minorité de citoyens, aux Francs-Comtois qui venaient chercher de l'ouvrage en terres helvètes. Ils surent continuer l'oeuvre entreprise.
Ce n'est qu'en ce dernier XXe siècle que tous ceux-là furent remplacés par des muretiers venus du lointain pays de Bergame. On les embauchait pour leur connaissance du métier. Celle-ci acquise là-bas pour la construction des centaines de km de murs soutenant les terrasses innombrables et nécessaires pour augmenter la surface en une région où vous avez sans doute une jambe plus longue que l'autre, tant la pente est raide. Des terrasses malheureusement pour la plupart aujourd'hui reprises par la végétation et avec les murs qui croulent.
On sait que les Bergamasques soit s'établirent ici et choisirent des professions moins pénibles, soit rentrèrent au pays. Et puis aussi les murs de pâturages n'intéressaient plus personne.
Jusqu'au jour où l'on s'enquit que cet élément naturel offrait un équilibre et une beauté certaine à nos espaces jurassiens. Il convint donc de retrouver des professionnels. Ce furent à nouveau des gens du pays qui, bien équipés désormais, reprirent le flambeau.
Honneur à ces multples générations de besogneux qui n'ont donc peur ni de se salir les mains, ni de se mouiller le bas du dos!
