Quand Pierre Noury nous enchantait...
Andersen nous avait fait pleurer à chaudes larmes avec son conte: La petite marchande d'allumettes, plus triste, tu ne trouves pas. Il nous avait aussi appitoyé avec la lamentable histoire du petit sapin, celui-là même qui voulait parader un soir de Noël, surchargé de bougie, de guirlandes et de boules de toutes les couleurs, pour se retrouver bientôt délaissé de tous, vile défroque qui finirait tristement au feu. Tandis que moins orgueilleux, il aurait pu rester au coeur de la forêt et y croître en toute tranquillié pour voir passer sous son couvert protecteur, les années qui font les décennies et bientôt les siècles. Cette histoire du nord, peut s'appliquer comme un gant à l'ambiance de nos grandes forêts de sapins du Risoud. Et quand vous avez pris l'un de ceux-ci qui gênait sur les ruines de l'ancien chalet de l'Ecorce, parce que situé à proximité d'un congénère dont l'avenir était mieux assuré, que plus tard vous l'avez décoré de bougies et que bientôt un peu de neige l'a recouvert au moment où la nuit tombait, c'est tout cela qui revient, ces contes d'autrefois dont le souvenir persiste. Il y a là comme un miracle. On a retrouvé son enfance!