← Sites et paysages

7. Une si belle glace

Publié le 29 septembre 2011 dans Sites et paysages

Ils ne nous ont pas entendu pour être heureux sur le lac

    Vous trouverez dans cette rubrique tout ce qui a trait aux glaces de nos lacs. Mais entendons-nous, glace à patiner, et non pas glace à exploiter et à envoyer à tous vents, cette dernière constituant un tout autre volet de notre documentation.
    Oui, la glace où l'on patine, cette si belle glace, cette glace merveilleuse, et qu'importe qu'elle ne soit au final pas toujours parfaite. Ce qui compte, c'est sa solidité, et surtout la surface que nos gardes nous octroient. Il est très certain que limiter le lac à de petites portions est une frustration magistrale. Car ce qu'il nous faut, c'est le lac dans toute sa longueur, des galets de la plage du Pont aux roseaux de la tête du lac. Qu'on ne nous en rabote pas un seul mètre !
    Ce qui est rare. Mais qu'importe, grande ou petite surface, nous voilà, et l'on en profite, et se trouver au coeur du lac un après-midi, alors qu'il n'y a personne, est un privilège rare, unique, inouï. Et chose qui l'est tout autant, il ne coûte rien. On est en somme plus riche avec rien, qu'avec beaucoup, plus heureux de comprendre que cette immense nature est à nous, que d'en posséder des triquets ici ou là qui ne seront guère que des empêchements. Tandis qu'ici, c'est la pleine liberté. Le grand air. Le vent. La bise. Qu'importe. Mais le froid si possible, qui vous maintiendra cette glace en l'état pendant des jours et des jours.
    Cette si belle glace, elle attire les gens d'en bas par wagons tout plein. On devrait plutôt parler de voitures, quand les propriétaires ne savent plus où les mettre, qu'ils les alignent sur les routes, sur les trottoirs, dans les moindres parcelles. La grande foire d'empoigne. Mais il y a une chose merveilleuse, c'est qu'on comprend que malgré ce cirque, et bien, les gens, qu'ils patinent, qu'ils marchent, qu'ils mangent des châtaignes, ils sont heureux. C'est qu'ils échappent au temps. Ils sont tous compris dans une sorte d'îlot qui flotte sur le temps. Certes, le temps vrai, ils vont le retrouver tout à l'heure, quand ils auront enlevé leurs patins, qu'ils auront quitté la glace pour reprendre leur voiture. Mais pour l'heure, ne pensons pas à cet avenir si proche, prenons notre pied au milieu de ce lac nous offrant sans compter sa merveilleuse plénitude.
    Ce qui nous ferait dire en conclusion, comme tout bon Combier l'énoncerait aussi, que c'est encore l'hiver que l'on vit le mieux!