Partie de droite d'un établi de lapidaire. Celui-ci est de la région française voisine où les établis, en général, étaient plus luxueux et même plus performants. Nos Combiers, dans ce domaine, s'étaient-ils un peu laissés aller ?
L'industrie de la lapidaire (ou lapidairerie) prédéda l'horlogerie, mais de peu, d'à peine une vingtaine d'année.
En effet, la date de 1712 donnée par Lucien Reymond pour envoyer Joseph Guignard en apprentissage au Pays de Gex est fausse, et pourtant reprise jusqu'à ce jour par le 100% des historiens ayant à traiter du sujet. Comme quoi mieux vaut retourner aux archives que de toujours triturer notre documentation historique imprimée. Et le conseil vaudrait aussi pour nous. Mais par facilité, parfois, voilà, on met ses pas dans ceux des prédécesseurs, et cela sans contrôler la véracité de leurs propos.
Pourquoi cette date est-elle fausse ? Par le simple fait qu'à l'époque, en 1712 plus précisément, Joseph Guignard, selon le registre paroissial du Sentier, n'avait que 6 ans. Ce n'est donc que dix ans plus tard au minimum qu'il partit pour le Pays de Gex.
Il faut donc en conséquence retarder l'introduction de la lapidairerie à la Vallée de Joux au plus tôt en 1722, selon nous plus facilement vers 1725.
Mis à part cette rectification, car l'erreur a aussi été reportée par Auguste Piguet, celui-ci nous donne de précieux renseignements sur cette industrie défunte et qui pourtant occupa des centaines d'ouvriers à la Vallée. Il y eut même une maîtrise des lapidaires dont nous aurons à reparler un jour.
La lapidairerie trouva, après qu'elle eut quelque peu déserté le Chenit pour cause d'horlogerie!, un terreau propice pour s'installer du côté des Charbonnières où l'on pouvait retrouver, il y a encore quelque deux ou trois décennies, un ou plusieurs établis dans chaque galetas. L'un de ceux-ci est visible dans les sous-sols du musée Audemars Piguet au Brassus.