La belle porte d'écurie voûtée à la Riondaz-dessous.
Il aimait son chalet, le berger. Il appréciait, le soir, monté à quelque distance, de s’asseoir dans l’herbe si elle n’était pas encore humide de rosée, et à le regarder dans sa plénitude tranquille, tandis qu’il savait les tâches du jour achevées et que ce qu’il lui restait à faire, ce n’était plus qu’à gagner sa chambre dès qu’il ferait nuit, et puis encore, des fois il se couchait avant même que toute lumière ait disparu. Alors il se mettait au lit un peu perclus des fatigues récentes, et de celles de ces jours passés où il avait roillé comme un dingue sur les piquets de trois kilomètres de limites, pour bientôt s’endormir du sommeil du juste. Car chez lui, mis à part le bétail quand on est dans une mauvaise période, rien ne le torturait outre mesure. Il avait l’âme tranquille, aucune notion de péché, et même aucune superstition majeure ne le tarauderait suivant les signes qu’il aurait pu lire le jour dans la nature ou dans le ciel, ou même sur l’almanach qu’il prenait quand même toujours avec lui.