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78. On se marie à San Pellegrino...

Publié le 13 octobre 2014 dans Images du pays de Bergame

On se marie toujours en beauté...

    Il n'est pas besoin de se cacher pour dire tout l'attachement que nous portons à cette localité à nulle autre pareille. C'est qu'ici, il y a une ambiance. Car à y bien regarder, le site lui-même n'est pas forcément exceptionnel. Un endroit du Val Brembana où la plaine est un peu plus large, ayant permis le développement d'une localité importante, un fleuve, drainant une immense région, et les montagnes et collines proches. Rien de plus. Rien de moins non plus. 
    Mais voilà, l'homme, dans son génie, mais aussi dans son désir de toujours plus, sans restriction, a façonné ce coin de vallée de manière à lui offrir comme un air de vacances éternelles. C'était autrefois un simple village paysan, sans caractéristiques vraiment propres. Les promoteurs sont arrivés. Ils ont construits des hôtels, des bains, ils ont fait venir du monde. Ils ont surtout mis en place cet invraisemblable Grand Hôtel, puis bientôt, pour amuser ces dilettantes qui ne savent jamais que faire d'eux-mêmes ni de leur argent, ils ont construit un Casino de l'autre côté du fleuve, juste en face, de manière à ce que ces richetos venus de l'Europe entière, puissent voir qu'il y a ici de quoi s'amuser. Et claquer son fric. Et peut-être même entraîner toute sa famille dans la dêche. 
    Des statutes prouvent des maris indifférents aux peines de leurs dames. Alors celles-ci, pendant que ces machos jouent dans les salles supérieures, elles, elles boivent, elles s'enivrent. Bref, elles oublient ces galants qui ne le sont pas. Le Casino porte le souvenir de cette période où l'on jouait sans compter. Et c'en fut fini. Et le Casino ferma ses portes. Pour ne les rouvrir que ces dernières années où, après restauration de l'ensemble, il est possible d'admirer enfin ces merveilles. C'est peut-être, direz-vous, un peu kitch. On préférera les termes de Liberty, Art-déco, début de siècle. Où les lampadaires, innombrales, superbes voire même sublimes, s'associent à des peintures style XVIIIe siècle, très légères  mais très belles,  à des plafonds de bois, parfois un peu lourds, très artistiques quand même, et à quelques verrières de ce même style art-déco qui fut peut-être ce que l'homme inventa de plus voluptueux. Avec le psychédélique qui nous offre des émotions du même genre. 
    Entrez dans le casino. Les escaliers qui montent à l'étage sont fastueux - voir le prospectus ci-joint - Tout cela a un petit air romain. On en reste pas moins subjugué, ébloui. Et l'on rêve soi-même de grandeur, de tune, de toilettes superbes, et bien entendu de cette légèreté, de cette superficialité qui conduisait tous ces hommes et allait les entraîner bientôt vers l'obscurité sans nom du XXe siècle. 
    L'art déco aurait vécu. Le Casino aurait quant à lui fermé ses portes sous les ordres de Mussolini, figure peut-être la plus atterrante de toute l'histoire italienne. Il ne s'agissait plus de jouer, plus de se réjouir, juste pleurer, d'autant plus quand vous ne conveniez pas ou plus à ces hommes étranges qui font de la politique et vous enferment quand leurs idées ne sont pas les vôtres. 
    Mais n'entrons pas en histoire. Il s'agit juste, dans le Casino que l'on vous présente, d'aller découvrir une collection de robes de mariées de toute beauté!