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73. Un pasteur à enfermer, Bourillon, ministre du Saint-Evangile dans la Paroisse du Chenit, en activité en celle-ci en 1808-1809

Publié le 27 septembre 2011 dans Les grandes figures combières d'autrefois

La deuxième église du Sentier incendiée en 1898

    Imaginez une saison extraordinairement froide, un temple de grandes dimensions et très mal chauffé. Le soir de Noël 1808, alors que véritablement à l'intérieur de l'église du Sentier on se les gèle, d'aucuns et d'aucunes, indisposés par des conditions si peu propices à la méditation, sortent discrètement de l'église. Notre pasteur, formé à l'école la plus dure du calvinisme régnant, ne l'entend pas de cette oreille. Il interrompt sa prédication et stigmatise l'assemblée en lui criant du haut de sa chaire: Sortez tous, traitres, Judas, perfides! 
    On imagine aisément qu'une telle attitude ne fut  guère du goût des paroissiens qui se plaindront aux instances supérieures. L'affaire ne sera certes pas d'une durée excessive, deux missives tout au plus - à découvrir plus bas - mais elle révèle la mentalité presque démoniaque que développaient certains de nos ministres. Celui-ci, le pasteur Bourillon, qui, sans jeu de mots porte allègrement son nom!, figure éphémère parmi la multitude des ministres du Chenit, n'allait pas laisser un souvenir impérissable au sein de la population. On profita meme du temps de son ministère pour remercier hautement l'un de ses collègues qui l'avait précédé, le pasteur Réal de bonne mémoire. Et l'on sut se réjouir bientôt d'un homme de Dieu d'une toute autre trempe, le pasteur Jacques, vénéré voire même adulé, lequel rejoindra bientôt notre galerie des grandes figures combières d'autrefois. En lesquelles il convenait toutefois de placer ce pasteur foldingue dont le troupeau n'était pas là pour être conduit d'une manière ferme mais bienveillante,  mais bien plutôt pour recevoir ses diatribes, être aigri et véritablement insupportable. 
    Paix à son âme!