On peut rester longtemps, longtemps, sur ce sommet à regarder, à jouir de la beauté immédiate et lointaine du pays aimé, à rêver aussi, à analyser ce sentiment qui pousse l'homme à gravir les montagnes, à étendre son regard et ses pensées au-dessus du relief terrestre! Est-ce la pure curiosité, le désir de contempler d'autres horizons que l'horizon journalier? C'est cela et aussi quelque chose avec, et ce quelque chose, qu'est-ce, sinon un instinct inné qui vous pousse à vous rapprocher sans cesse de la nature, de ses oeuvres les plus grandioses, à vous incorporer en quelque sorte à son essence, en respirant la douce sérénité de ses paysages, le silence mystérieux de ses forêts ou la sauvagerie de ses grands monts.
je vivais là une minute exquise sur ce sommet, perdu dans mes pensées, inconscient de l'heure, de l'humanité, de l'existence. Une bruyante société, venant de je ne sais où, a fait brusquement son apparition. Instantanément, le charme s'est trouvé rompu... Je suis parti!