Et que renaisse cette belle coutume...
Nous avons déjà traité le sujet en d'autres lieux. Néanmoins rien ne nous empêche de recommencer et de tenter cette fois-ci, si faire se peut, de cerner le sujet de manière plus sérieuse.
La neige de mai, telle est la jolie expression pour désigner la floraison des narcisses en mai sur les hauts de Montreux. Avec une si grande profusion de cette fleur si noble, si magnifique, que le spectacle peut est visible de loin. C'est justement, en ces prairies de fauche, comme si la neige, après que de longtemps elle ait déserté les lieux, soit revenue.
Les narcisses, hélas, comme bien d'autres fleurs, menacées dans leur existence même. Engrais chimiques assurément, cueillettes excessives, constructions de routes et de de maisons, le tout contribue à la disparition de cette espèce si odorante.
Les Avants, soit les hauts de Montreux, que gagnaient autrefois ces dames superbement habillées, le dimanche de préférence. On se plongeait alors au coeur des champs, et tant pis pour le pauvre paysan qui voyait son herbe piétinée, et l'on cueillait des bouquets monstrueux et alors même que la notion de satiété vous était inconnue. Tout était bon à prendre, et autant qu'on le voulait. Et si dix ou vingt aurait suffit, cent, cinq cents ou mille, ce n'était pas encore assez.
Il n'empêche que les images de ces dames au coeur de cette nature d'exception sont belles.
Et le tout était si avenant qu'il prit à la collectivité de Montreux de créer une fête de la narcisse. La première pourrait avoir été celle de 1897. Désormais des affiches d'une beauté suprême annonceraient l'événement.
Des affiches, toute ici piquée ca et là sur internet, qui étaient des chefs-d'oeuvre de graphisme. Des oeuvres envoûtantes, bien propre à vous faire rêver.
