L'homme, originaire de Maroncella (Maronsèla en bergamasque), petit hameau du Valbrembilla aujourd'hui au trois quarts abandonné, s'en vint un jour à la Vallée de Joux pour travailler dans les bois. Il allait certes y connaître l'amour de son métier de bûcheron, mais aussi et surtout les fatigues intenses propres à une telle profession, et naturellement les risques qui vont avec. Une vie de labeur, cela on peut le dire.
Lorenzo aura toutefois connu une certaine satisfaction sur la fin de sa carrière, alors que les journalistes et les mass médias commençaient à s'intéresser à lui. L'homme était même devenu sur le tard "ceuilleur d'arbres", c'est-à-dire qu'il savait repérer avec un flair quasiment infaillible les plantes capables de donner du bois de résonnance. Un livre lui fut même consacré traitant de cette matière.
Mais Lorenzo Pellegrini voit surtout sa vie évoquée dans cet ouvrage exceptionnel du nom de Stori di emigranti, publié en 2003, et où l'on voit la plupart de nos Bergamasques se confier à des journalistes venus du Val Imagna. Cela donne des témoignages authentiques et poignants. Une enquête qui était à faire et qui le fut dans les meilleures conditions possibles.
Pellegrini connut aussi la "gloire" par le biais d'un film lui aussi exceptionnel et produit par la même enseigne, c'est-à-dire par le Centro Studi Valle Imagna. Il fut réalisé en 2003 par Alberto Cima et porte pour titre: Lorenzo Pellegrini, Una vita altrove. La diffusion se fit en 2004. Une nouvelle projection se révélerait indispensable. Ainsi donc notre ami bûcheron et charbonnier à ses heures, ne fut pas oublié parmi nos forêts profondes et mystérieuses du Risoud. On a compris qu'il convenait de lui rendre un hommage mérité, lui qui est en quelque sorte un concentré de la destinée de tous ses collègues bergamasques qui l'ont précédé ou qui l'on accompagné.