Du côté de Chez le Brigadier.
Le professeur Piguet a souvent remis l'ouvrage sur le métier concernant les sociétés de regain. Il faut dire qu'il connaissait parfaitement le problème pour habiter la contrée de Derrière-la-Côte où l'ancien système des pâtures en commun persista très longtemps, jusque dans les années cinquante-soixante du vingtième siècle. D'autre part il était en plus très attaché à ces coutumes champêtres qui avaient l'art, au mois d'octobre, d'égayer la région. C'était vraiment ici ce que l'on appelle le bon vieux temps, hormis, bien entendu, tous ces sociétaires râleurs dont l'acrimonie, à la longue, réuissit à destabiliser le système. Ces vieux fous sont responsables quelque part de l'abandon d'une façon de procéder pour la pâture de la dernière herbe qui, vu l'absence de barrière, était tout de même d'une grande simplicité.
Il faut reconnaître qu'en plus de ces râleurs, le temps, les remaniements parcellaires ici ou là, devaient faire leur oeuvre de sape.
Feu donc les pâtures en communs depuis une bonne cinquantaine d'années. Néanmoins les souvenirs que cette coutume champêtre nous laisse sont gravés en nous à jamais. L'automne, quelque part, il faisait sacrédié bon vivre!