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59. Vers chez Piccottet

Publié le 23 novembre 2011 dans Alpages, chalets et bergers de la Vallée de Joux et environs

Une poutre du refuge chez Piccottet témoigne encore de son ancienne affectation

    Ce nom ne vous rappelera peut-être plus qu'un refuge propice aux soirées arrosées ou aux repas de famille du week-end. C'est qu'alors vous aurez tout oublié d'un lointain passé où cette région, plus que d'être un simple pâturage, possédait, en plus d'un chalet, une maison d'habitation où l'on demeurait à l'année, des champs que l'on fenait ou labourait, bref, qui était  l'un de ces petits coeurs du monde où l'on a fait son nid pour vivre et travailler. On ne se posait pas de questions. Son patrimoine c'était celui-ci, le seul, et l'on devait y trouver les moyens de sa subsistance.
    Le village au bord de son lac et au fond de la Vallée, restait cependant le chef-lieu où l'on se rendait pour acquérir ce dont on avait besoin ou pour y discourir de tout et de rien, mais surtout à l'occasion des difficultés que l'on avait en ces hauteurs, avec un tel éloignement.
    Ce qu'il faut néanmoins comprendre, c'est que les maisons foraines, au-dessus de l'Abbaye, où l'on habitait aussi à l'année, étaient nombreuses, et que finalement l'on n'était jamais trop éloigné les uns des autres. L'esprit de solidarité devait jouer son rôle. A moins déjà que l'on ait eu ces problèmes de mésentente qui vous corrompent les vies. L'homme est ce qu'il est, on ne le changera pas!
    Chez Piccotet, d'où vient le terme ? Simplement du surnom d'une famille Rochat qui vivait aux Charbonnières déjà au XVIe siècle. Un de ses membres sera passé du côté de l'Abbaye et y aura fait souche. Pour preuve, ce surnom qui n'arrête pas de persister plus de quatre siècles après qu'on l'ait connu.
    Mais entrez donc chez Piccottet, ne serait-ce que pour vous désaltérer à l'eau de sa citerne.