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58. Alfred Golay dit Piestre, agriculteur aux Charbonnières (1881-1957)

Publié le 15 juillet 2011 dans Les grandes figures combières d'autrefois

Alfred Golay en 1940

    C'est un homme tout à fait dans le rang, un agriculteur comme il y en eut des centaines en notre région. Souvent ignorés de l'histoire, et c'est bien là l'une des raisons pour laquelle nous avons choisi cet homme discret pour vous offrir quelques éléments de sa carrière de paysan.
    Il naît en 1881, il décède en 1957. C'est dire qu'il aura connu toute sa vie la manière traditionnelle d'aborder la gestion d'un domaine. Tout se fait avec l'aide d'un cheval. Alfred Golay ne sera ainsi jamais monté sur un tracteur. A peine en vit-il un ou deux tout au plus au terme de sa carrière sur des autres domaines que le sien. En particulier du côté de l'Epine, où le Milet tenait à être le premier à monter sur une telle mécanique, ayant à prouver qu'à la montagne on n'est pas forcément des arriérés !
    Rien de cela pour Piestre. Le cheval, vous dit-on. Et les chars à échelles pour aller chercher le foin sur les champs et le ramener ensuite à la grange. Les champs, parlons-en. Pour lui, les grosses et bonnes briques, c'est aux Grayets, qui sont la colline que l'on a en pente ascendante dès les Crettets. Et de là, des Grayets, mon Dieu, quel paysage. On voit le village dans son entier, et le lac Brenet, qu'il est lumineux..  Et la Dent, elle apparaît déjà un peu au-dessus du premier plan qui sont ces Agouillons au nom si étrange.
    Mais bien entendu que la contemplation du paysage, c'est pour seulement quand on a le temps, aux dix heures ou aux quatre heures, par exemple. Alors on a sorti le sac, le pain, le fromage, le cidre, et là, assis sur le sol dont le foin a été coupé hier matin, on s'arrête deux minutes pour se restaurer et pour regarder ce paysage, justement. Et vous voulez que je vous le dise, ce paysage, celui-là et pas un autre, et bien c'est le plus beau du monde !