Voilà la situation des Chalottets au début du XIXe siècle
C'était là toute une série de petites bâtisses, avec fondations en dur, qui s'alignaient les unes après les autres dans la région occupée aujourd'hui par le Communal de l'Abbaye, zone départ téleski du Sapelet-dessous.
Alors on y habitait pendant la belle saison et jusqu'aux premières neiges pour y consommer le fourrage que l'on avait amassé pendant l'été. Cela évitait d'entamer trop vite la réserve du bas dont la récolte avait été plus précoce.
Il paraît que certains des habitants de l'Abbaye avaient une véritable rage d'habiter là-haut. Et qu'ils se seraient quasiment ruinés pour acquérir quelque parcelle de ce territoire certes un peu éloigné, d'un accès assez difficile, mais d'un sol de qualité et doté peut-être d'un micro-climat favorable.
On emmenait non seulement ses bagages, mais aussi la famille entière. Tant est si bien qu'il fut un temps où l'instituteur du village devait aller donner des leçons là-haut. On imagine volontiers le plaisir qu'il devait avoir à se hisser à ces altitudes pour retrouver une marmaille pas forcément bien attentitonnée!
On parle d'autre part d'une fruitière (ou fromagerie) qui aurait été installée en ces lieux. La toponymie parle en faveur de cette hypothèse. Reste à savoir si réellement elle fut, et de quelle manière elle put être gérée.
Dès le premier tiers du XIXe siècle cependant, on commence à délaisser cette zone. Les "mazots" et les territoires attenants, au fil des ans, seront tous racheté par le village de l'Abbaye qui en fera son pâturage communal.
Les dernières petites maisons disparurent au début du XXe siècle. Le hameau avait pu durer pas loin de deux à trois siècles, d'où l'intérêt aujourd'hui de se pencher attentivement sur son histoire. Ce que nous faisons plus loin. Bonnes découvertes.