Au coeur d'une chambre à lait désaffectée certes, mais telle qu'autrefois
On voit (où l'on voyait) à tous les chalets, dans l'angle nord, d'étroites ouvertures, les "bornatz", destinées à aérer ce que l'on appelait la chambre à lait. Alors le lait, versé le soir dans des bagnolets où il restait toute la nuit, sous l'action conjuguée du frais et du mouvement de l'air occasionné par ces ouvertures, crémait. Au petit matin le berger prélevait la crème montée en surface avec une poche de bois, précieuse marchandise qu'il versait dans un bagnolet de plus petites dimensions.
A partir de cette crème on pouvait faire le beurre, mais on la servait aussi pour l'offrir au visiteur de passage. Celui-ci, en effet, ne pouvait pas être reçu d'une autre manière, cela aurait été manquer cruellement à la décence la plus élémentaire.
Le nombre de chalets procédant aujourd'hui encore à une fabrication de fromage ayant baissé de manière drastique, il est évident que les chambres à lait encore en service ne sont pas nombreuses. Il est à croire cependant qu'elles remplissent encore leurs fonctions telles qu'autrefois. C'est tout au moins ce que nous nous plaisons à imaginer, restant ainsi dans la tradition si chère aux vrais amoureux du monde des alpages.