L'homme n'est plus à présenter. Il fut pendant près de 20 ans l'un des piliers majeurs du journal Spirou auquel il contribua à lui donner une solidité proverbiale mais surtout une âme. Un journal que l'on ne pouvait que se plaire à lire. Que de héros il offrit à ses lecteurs. Pour son âge d'or, années cinquante, une merveille.
L'apparition de Jerry Spring dans cet hebdomadaire fut très remarquée. Le dessin fut là du meilleur Jijé, à un point tel que par la suite il ne pouvait que régresser. Il avait atteint des sommets poétiques distillés en ses récits menés de main de maître.
On avait néanmoins remarqué que Jijé n'était pas constant. Et que son dessin, tant au niveau des récits que des couvertures, pouvait avoir des faiblesses redoutables. Situation qui n'est pas souvent dénoncée par les exégètes qui ne se sentent pas habilités à juger le maître. Et pourtant n'importe quel amateur de BD pourra remarquer le bien fondé de cette dénonciation. Jijé est vraiment inconstant, proposant, tant dans Jerry Spring que dans ses autres bandes, comme Tanguy et Laverdure par exemple, des pages à la limite de l'acceptable pour un dessinateur de ce niveau.
Il faut le savoir et après, vu l'ampleur de l'oeuvre, et son influence sur nombre de dessinateur en devenir, on pardonne!