Le Poste des Mines alors qu'il était occupé par les gendarmes.
Voilà l'un des deux endroits principaux où furent logés nos gendarmes dans le temps, alors qu'ils avaient rôle de douaniers et qu'ils patrouillaient sur toute la frontière, du Carroz jusqu'au Reposoir près de Vallorbe. Sacré distance! Et quelle chance de rencontrer des contrebandiers qui connaissaient eux aussi la région comme leur poche ? Il est possible aussi qu'à l'heure même où ces deux sites étaient occupés, que la grande vague de contrebande qui sévissait surtout au début du XIXe siècle, s'était apaisée et qu'il ne s'agissait plus que d'expéditions peu régulières et d'une importance moindre.
Quoiqu'il en soit ces deux établissements sont encore là pour entretenir le mythe. Ils gardent leur attrait, et faire une promenade dans les environs de l'un ou de l'autre, c'est déjà presque partir à l'aventure.
Le Poste des Mines fut célèbre en son temps pour avoir accueilli le Grand Conus, bûcheron frigourgeois célèbre pour la taille de ses souliers et pour ses voyages à l'étranger, tandis qu'il débarquait de l'avion à Moscou vêtu du costume de l'armailli. Avec sa grande barbe, sa stature impressionnante, et surtout son calme olympien, on imagine l'effet qu'il pouvait faire sur les populations au sein desquelles il se mêlait. Quel spectacle!
Au sujet de Conus, on ne manquera surtout pas de regarder encore et encore le joli petit film que lui consacra le cinéaste amateur Golay du Sentier qui nous avait restitué avec poésie la vie au Poste des Mines. Une bouffée d'authenticité. Un document ethnographique de haute valeur ajoutée! Quelque part, et malgré ses imperfections, surtout du côté de la sonorisation qui bat de l'aile, un bijou!
Mais il y aurait tant à dire sur ces lieux mythiques... qu'il vaut mieux laisser parler ceux qui les ont connus.