Qui ne connaît pas Lucky Luke, de Morris, presque aussis célèbre que Tintin, et dont le nombre d'albums vendus dépasse l'imagination.
Qui l'eut cru, en 1956, alors qu'à dix ans nous découvrions le héros pour la première fois dans Phil de Fer, que ces simples récits, bons pour les seuls enfants que nous étions, feraient plus tard des tirages qu'aucun des littéraires, ceux-là même qui s'acharnaient sur la bande dessinée, ne connaîtrait jamais. Mis à part peut-être Georges Simenon.
Mais Lucky Luke, ce ne sont pas seulement des histoires, mais aussi des albums. Que l'on peut s'amuser à collectionner dans les différentes éditions. Ils paraissaient en souple chez Dupuis, avec les nos 1 à 31. Plus tard, chez Dargaud, ce serait en dur, rêve de toujours de Morris.
Morris est seul auteur, dessin et scénario jusqu'à l'album no 8, Phil de Fer précisément. Il démarre en duo avec Goscinny dès 1956-1957. Les deux auteurs feront de Lucky un homme moins violent, moins primesautier aussi, mais plus honorable, au point même qu'un jour il abandonnera sa fameuse cigarette pour se contenter de sucer un brin d'herbe.
En tout une bande tout à fait exceptionnelle, dont les débuts entrent en plein dans ce que l'on nomme désormais l'âge d'or de la bande dessinée belge.
