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40. L'auberge ou asile du Mollendruz.

Publié le 28 avril 2014 dans A l'ombre du Cheval Blanc, ou l'histoire de nos établissements hîteliers, anciens et modernes

Quand 24 Heures proposait de vieilles photos (1983).

    Le col du Mollendruz est fréquenté depuis des siècles par tous les Combiers en mal du plat pays, ne serait-ce que pour aller y chercher, qui des légumes ou des fruits, qui du vin et autres denrées que notre région ne produit pas. Y passait aussi le bétail. L'armée. Les contrebandiers ne s'étant arrêté aux Charbonnières que le temps de reprendre haleine dans une longue trotte qui les conduiraient au bord du Léman. Les voyageurs et commerçants de tout poil. Les promeneurs du dimanche. Les voyageurs venus de contrées lointaines. Les officiels et les politiques venus jeter un coup d'oeil sur une région sur laquelle ils se croyaient des droits. Les vagabonds, les déserteurs. Les cartographes. Les industriels. Bref, tout un chacun passait par là. D'aucuns régulièrement, d'autres de temps à autre tandis que quelques irréductibles n'avaient jamais quitté leur vallée, et par conséquent ne surent jamais ce qui se passait par delà les montagnes. 
    Il y eut un jour un hospice. Et c'est là que les gens pouvaient s'arrêter pour boire un verre ou pour manger avant que d'affronter le reste du voyage, d'un côté ou de l'autre. L'établissement était bien situé. Il ne manqua jamais de clients. Et surtout pas les beaux dimanches, quand la foule des grands jours inondait les pâturages. Plus encore quand il y avait kermesse. Quelle ambiance, alors! C'étaient de ces heures bénies où l'excitation du moment, plus grande encore chez les hommes qui avaient bu un bon coup, vous permettait de croire que la vie, elle dure toujours. Et que surtout elle ne saurait avoir une autre couleur que celle que vous lui trouvez dans l'euphorie de l'heure. Que le monde est grand, que le monde est beau! 
    Le Mollendruz. On disait plutôt simplement Mollendruz, dans le temps. Je vais à Mollendruz, par exemple, et non je vais au Mollendruz. Et puis la coutume de dire au Mollendruz c'est installée qui a remplacé l'ancienne. C'est ainsi. Le langage, il évolue. Si peu, mais quand même, des façons de s'exprimer différentes peu à peu apparaissent. 
    Et voilà, l'endroit est présenté de manière globale. Il ne vous reste plus qu'à rentrer dans les détails en consultant notre petite étude sur cet endroit résolument mythique. 
    Comme au Marchairuz!