La scène se passe dans presque toutes celles du pays, mais néanmoins surtout en zones reculées, en ces petits hameaux agrippés à la montagne.
Il y a la messe à laquelle presque chacun participe encore. Mais si après la messe, les femmes retournent à la maison pour préparer le repas du dimanche, polenta accompagné du lapin que l'on a fait passer de vie à trépasé la veille au soir, les hommes quant à eux n'ont d'autre but que de s'enfiler dans le bistrot du coin, nommé ici l'osteria.
Alors là, tous ensemble derrière la ou les tables, ils commencent à jouer à la moura. Et si ce n'est pas la moura, jeu où l'on s'esquinte la voix mieux qu'avec n'importe quel autre, ce seront les cartes. Bref, on joue. Et l'on boit. Et celui qui perd paie la tournée. Et de tournée en tournée arrive midi, passe midi et demi pour que l'on soit proche de une heure.
Et que devient l'épouse, les gamins et le repas de midi ? Et bien ils attendent. Ils attendent dans la colère contre ce mari qui se fout d'eux tous en restant à l'osteria alors qu'il devrait être ici, derrière la table. Pour finir on envoie quelqu'un le chercher. On connaît une fille de la région dont c'était la tâche humiliante presque chaque dimanche. Voir les avinés jouer dans une fumée à couper au couteau, les entendre se moquer de vous et de votre père qui se fait commander par des femmes, tirer l'homme par le bras qui voudrait bien boire encore un verre, lui faire la scène tout au long du chemin qui mène à la maison où il se fait "avoiner" comme c'est pas possible et à juste raison, voilà le tableau de ces beaux dimanches. A découvrir plus en détail dans cette nouvelle rubrique qui saura vous amener dans les coulisses de ce beau et rude pays.
