Germaine de Staël dans une parure éclatante.
Mme de Staël participa aux fêtes champêtres et alpestres d'Unspunnen en 1808. Elle y était accompagnée de son amie Elisabeth Vigée-Lebrun que l'on retrouvera plus bas. Mme de Staël garda un souvenir ébloui de cette manifestation et en tira quelques belles pages qui figurèrent dans son ouvrage: De l'Allemagne, celui-ci déjà prêt en 1810, mais édité seulement en 1813 à Londres, et en 1814 à Paris.
Elle écrit:
"Il faut attribuer au caractère germanique une grande partie des vertus de la Suisse allemande. Néanmoins il y a plus d'esprit public en Suisse qu'en Allemagne, plus de patriotisme, plus d'énergie, plus d'accord dans les opinions et les sentiments; mais aussi la petitesse des Etats et la pauvreté du pays n'y excitent en aucune manière le génie; on y trouve bien moins de savants et de penseurs que dans le nord de l'Allemagne, où le relâchement même des liens politiques donne l'essor à toutes les nobles rêveries, à tous les systèmes hardis qui ne sont point soumis à la nature des choses. Les Suisses ne sont pas une nation poétique, et l'on s'étonne, avec raison, que l'admirable aspect de leur contrée n'ait pas enflammé davantage leur imagination".