Tranquille, tel qu'il sait aussi l'être bien souvent.
Finalement le lac de Joux est apparu beau même à la population locale, parce qu'on le leur a dit! Quant à ces habitants, pendant des siècles, ils ont vécu dans la proximité de ce lac sans trop s'inquiéter de son aspect esthétique. Ils y pêchaient, ils y transportaient le charbon du Chenit à la Tornaz, parfois aussi, alors qu'il était en glace, et que celle-ci était d'une solidité à toute épreuve, ils l'utilisaient comme voie de débardage pour les bois façonnés au revers. Pour le reste, le lac était plus une menace que rien d'autre, avec des inondations toujours possibles. La perspective d'une inondation générale était toujours d'actualité. Car ne l'oublions pas, l'eau ne s'écoulait par aucun émissaire, si ce n'est celui de Bonport où l'on voyait véritablement l'eau disparaître dans les fissures des rochers. Mais cet "échappatoire" n'était pas suffisant pour rassurer nos Combiers dont le souci majeur était d'avoir des entonnoirs en bon état de fonctionnement et qu'il convenait de curer chaque année. Une commission inter-communale existait dans ce but, avec une comptabilité propre.
Bref, les eaux, on ne parlait pas de loisirs, étaient là par la force des choses. On n'allait d'aucune manière s'extasier sur les beautés de nos paysages lacustres. La notion de nature n'existait pas ou qu'à peine. Ce ne furent que ces voyageurs venus de l'extérieur qui, les premiers, surent nous montrer ces merveilles que nous possédions.
Cette rubrique vous fera découvrir quels y furent et ce qu'ils ne nous dirent de notre si belle Vallée de Joux.