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25. Coppet et Madame de Staël.

Publié le 24 septembre 2014 dans Littérature

Mme de Staël dans tout l'éclat de ses belles années, et même l'on peut croire que l'artiste a donné le meilleur de lui-même pour la révéléler véritablement étincellante.

   On verra notre déception par rapport à Coppet. Par contre le château qui coiffe cette localité, habité entre autres par Madame de Staël, ne nous aura en rien déçu. Certes, on n'en visite qu'une partie, néanmoins les quelques pièces que l'on découvre, réservées autrefois à la discussion passionnée d'une poignée d'intellectuels souvent mis au ban de la société, nous permettent de restituer l'ambiance de ces temps passés. 
    C'est aussi émouvant, plus encore quand l'on découvre la jolie robe jaune or que portait notre baronne. Les habits que revêtirent ces anciens ou anciennes,  ont le don de nous faire revenir à l'époque même où ils vivaient plus que tout autre chose. A contempler cette délicate toilette, la seule robe qu'il resterait de toute la garde-robe de Germaine de Staël, c'est presque toucher du doigt ces années de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. 
    On comprend par cette visite d'une petite heure, menée sous la direction d'un guide parfaitement au courant de l'histoire de la maison, combien la mort était alors présente dans la vie de tous les jours, et quels drames traversèrent ces familles de riches et de nobles. C'est que souvent l'on mourait jeune et sans avoir vraiment eut le temps de vivre. N'imaginons surtout pas là le bon vieux temps. Il était dur pour tout le monde, et même quelque part pour ces fortunés si peu attentifs à l'existence  de leurs subalternes et qui pouvaient porter le deuil tout aussi souvent que ces modestes gens. Ceux-ci néanmoins fort utiles à leurs yeux, puisqu'ils étaient les seuls à pouvoir leur apporter la subsistance nécessaire.  
    L'étude de la société d'alors est fascinante. Elle l'est d'autant plus quand l'on peut revenir sur les lieux mêmes où elle jouait sur le  petit, ou grand, théâtre du monde.