← Ruisseaux et rivières, gouilles et lacs de la Vallée de Joux.

22. Le lac Brenet.

Publié le 18 juin 2014 dans Ruisseaux et rivières, gouilles et lacs de la Vallée de Joux.

N'est-il donc pas beau, notre Brenet. Et n'est-elle pas belle, notre Dent ?

    Le lac Brenet, pour nous autres qui avons passé toute notre vie à proximité de son émouvante présence, c'est tout un monde. Que l'on peut déjà découvrir en en faisant le tour et en s'arrêtant aux panneaux didactiques qui jalonnent ce parcours qui ne vous prendra qu'une heure en marchant gentiment. Que de choses à voir, à comprendre, et surtout que de rêves à faire sur ce joli sentier. 
    Un lac, c'est toujours quelque chose de merveilleux, pourvu que l'on ne s'y noie pas! On peut s'y baigner, on peut y patiner, on peut y faire du bateau à rames. On peut simplement le regarder. Jamais pareil. Quand il est le plus beau, c'est souvent au petit matin, alors qu'une légère brume se coule encore à sa surface et que vous voyez d'en haut un pêcheur qui en a pris possession. A celui-là, n'allez pas dire que ce n'est pas le sien, mais qu'au contraire, il appartient à tout le monde. Il vous maudirait. Et il n'aurait pas tort. Car ce lac, lui, le pêcheur, il le connaît mieux que sa poche. Tous les coins où il a des chances de faire une bonne petite pêche de derrière les fagots. D'aucuns, autrefois - on ne sait pas trop aujourd'hui - y mettaient des nasses qu'ils allaient relever à l'occasion. Et nous aussi, les nasses, parfois, et même que nous n'en possédions pas, nous allions les relever!  Mais fais gaffe, mon coco, les pêcheurs, les pêcheurs et les Pêcheurs, ils ont tous de fortes jumelles d'approche, et ce que toi, tu crois faire dans la simplicité,  mais surtout dans l'ignorance de tous les habitants de ce village, et bien, c'est du connu, du relevé, de l'estampillé. Rien, non rien, de ce qui se passe sur ce lac ainsi n'échappe à la sagacité de ceux-là qui sont toujours derrière les fenêtres, pas qu'on aille le leur voler, leur lac! 
    Ainsi vont les choses. C'est du passé pour d'aucuns. Les barques se sont oubliées sur les rives, et Dieu sait ce qu'elles sont devenues. On préfère la promenade tranquille ainsi que mille de vous autres qui venez admirez nos richesses! On aime à voir ces sites déjà tellement connu et qui pourtant, une fois de plus, suivant la lumière, offrent des nouveautés qui vous étonnent. Rien donc, n'est jamais définitivement enregistré, c'est-à-dire que chaque jour est différent. 
    Tenez, à propos de couleur, celle que l'on peut préférer, c'est, toujours au matin, alors que le lac est calme et qu'il est devenu, on ne sait par quelle magie qui tient du prodige, vert ! Vert comme la mousse, vert comme l'émeraude. Si vert et si beau, que l'on voudrait vite s'approcher de lui, prendre ses eaux dans le creux des mains, pour se rendre compte si vraiment, elles auraient pris cette délicieuse couleur. Alors tu t'emballes dans ta tête, et tu as la certitude que c'est là, tu montais, vois-tu, aux alpages, le plus beau paysage du monde.