C'est là la grande époque, où dix mille personnes parfois n'hésitaient pas à se geler les pieds la neige...
Elle fut construite en 1929, pour être entièrement remaniée au moins une fois en sa carrière de 73 ans. Installation mythique qui avait vu s'affronter les sauteurs venus de multiples pays.
Les concours y avaient une ampleur extraordinaire. Il n'est que d'ouvrir les anciens numéros de la Feuille pour découvrir la ferveur qui agitait tout ce petit monde du Brassus soudé en l'occasion pour que l'événement se déroule sans problèmes majeurs.
D'aucuns, à n'en pas douter, pourraient en raconter pendant des heures, et s'ils se donnaient la peine de sortir leur plume, d'en remplir des cahiers.
On ne sait si cela se fera un jour.
Ce que l'on avait pu lire par contre dans 24 Heures du mercredi 5 juin 2002, c'est que la démolition était en cours. Ce triste spectacle n'eut pas l'heur de rameuter les foules ainsi que le faisait l'Inter en ses glorieuises années. Ainsi lit-on:
"Ils n'étaient qu'une petite quinzaine hier matin à être venus rendre les honneurs au monstre déchu. Quelques poignées de main, deux ou trois sourires de circonstance, puis un grand silence, des visages qui se ferment. Abandonné, en ruine, le tremplin de la Chirurgienne s'en est allé, tombant presque en douceur, avant de rappeler une dernière fois son existence à la région par le fracas de tôles, de la ferraille et du bois qui font désormais de lui une épave".
Tout était dit et accompli!
La Chirurgienne, et Dieu sait si ce nom avait de l'effet sur les gens de l'extérieur qui voyaient peut-être en lui une vague opération de secours envers les pauvres skieurs qui n'auraient pas su mener à bien leur saut!, avait vécu.