← Les familles des Charbonnières

19. Les Pitôme

Publié le 26 septembre 2016 dans Les familles des Charbonnières

Une maison que l'on peut admirer sans réserve.

    Qui parmi nous autres habitants du village des Charbonnières, se souvient encore de cette honorable famille dont l'ancêtre, Pierre-Abraham Rochat, descendit de la Cornaz au début du XIXe siècle  pour venir racheter une maison au village ? Pas grand monde, c'est certain. Et pourtant cette famille était importante et sut comme aucune autre participer à la vie économique de ce village, en pratiquant, qui s'en douterait, le commerce de fromage et de vacherin! 
    Cette famille racheta plus tard, vers 1830,  des descendants de Jacques-David Rochat,  cette grande et magnifique maison construite en 1763 en vue de l'installation déjà d'un commerce de fromage. Pratiquant la même activité, quoique néanmoins à un degré moindre, elle put utiliser les caves primitives. Celles-ci existent encore et sauraient vous faire comprendre, à les visiter, à quel point le produit, soit la production fromagères de toute la région, fromage ou vacherin, était devenu l'un des éléments clés de l'économie locale.
    Cette grande maison, aujourd'hui divisée en deux, est à admirer. C'est l'une des belles du village, si ce n'est pas la plus belle. Elle témoigne encore, plus de deux siècles et demi plus tard, des ambitions du constructeur qui voulait du solide et de l'élégance.  
    Y règnèrent donc en second les Pitôme. Ceux-ci, on le sait, avaient fait dans la môme, si l'on peut s'exprimer ainsi. Il convient à cet égard de comprendre que ces Pitôme, marchands, descendant à Lausanne de manière très régulière, avaient pu participer à l'une ou l'autre réunion du prédicant Darby, et que sous l'influence de ses paroles proférées avec conviction et certitude, ils adhérèrent à ce mouvement qui allait avoir une si forte influence sur la vie religieuse du canton.
    Ainsi voilà donc nos Pitôme devenus darbystes. Ils attribuèrent à leur vaste salon la fonction de lieu de culte. Le dimanche, quand il faisait beau, on ouvrait les fenêtres. Si bien que la moitié du village pouvait entendre les cantiques de nos "exaltés" qui s'adonnaient au vocal à coeur joie! Toute une époque.
    Il est évident que ceux-là restés dans l'église nationale vaudoise, si telle on l'appelait déjà à l'époque, car il nous faut remonter là de près d'un siècle, voire plus, ne voyaient pas d'un trop bon oeil cette "déviance". Mais c'était ainsi, cela participait, quelque opinion l'on puisse avoir, de la liberté de culte inscrite dans la constitution.
    Les Pitôme, appuyer très fortement sur le ò à la manière de Madame Annette Rochat-Dépraz qui nous a donné quelques élémentsd oraux de l'histoire de cette famille, surent ainsi se faire une jolie place dans le village. L'un des successeurs porta le nom de Bélaz. Prince consort qui fut laitier au village, commerçant, bien de chez nous, nom pourtant disparu aujourd'hui. Mais d'aucuns, peut-être, s'en souviendront. L'histoire de ce Bélaz est esquissée en quelques pages.
    Le tout, un retour dans le passé qui étonnera plus d'un. C'est que l'on comprend, à découvrir les histoires de toutes ces familles, à quel point l'orientation de certaines pouvait être différente. Il y avait souvent le même nom, Rochat, certes, mais malgré tout une grande diversité de destinées.
    A découvrir d'urgence!