Nous avons vécu pendant des siècles sans penser une seconde à discourir, non seulement de la manière dont on vivait, mais aussi de celle qui nous permettait de gagner notre vie. Le présent était tout, le passé vite relégué dans les oubliettes de l'histoire, l'avenir prometteur. Il n'y avait donc pas nécessité d'analyser une situation naturelle où le vécu est primordial.
Ce furent donc les voyageurs venus de l'extérieur qui, les premiers, s'intéressèrent à notre population et à ses moeurs et coutumes. Ils firent mieux, ils couchèrent sur le papier les observations qu'ils purent faire tout en traversant, souvent à la vitesse grand V toutefois, notre haute région. D'aucuns furent très étonnés d'y découvrir une population policée, cultivée et dotée d'un certain génie mécanique, celui-là même qui allait lui permettre de s'ouvrir à une existence certes toujours laborieuse, mais aussi avec quelques ouvertures sur un nouveau mode de vie fait d'une aisance que l'on n'avait peut-être jamais connue jusque là.
Le témoignage de ces voyageurs, qu'en fait l'on a que peu utilisé dans la fixation de notre histoire, est formidablement précieux.