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198. Somptueux Simplon.

Publié le 07 novembre 2016 dans Voyages

Deux pas pour connaître l'enchantement d'un paysage tout à fait original.

    Une fois de plus, une fois encore. Quelle importance. Il restera toujours là, pour nous accueillir, pour nous révéler ses beautés, visibles ou cachées. Le voir en automne, alors que les mélèzes jaunissent, est un enchantement. On n'ose y croire tant c'est beau. Il faut naturellement quitter sa voiture et faire quelque pas dans cette nature un peu étrange à cause de sa végétation si originale. Celle-ci est rampante. Les arbres, même les mélèzes pourtant amateurs d'altitude, sont rares. Et pourtant quelques-uns, des caïds, réussissent à aller se loger  en solitaire, plus haut encore. On devine la lutte intense pour survivre,  à tout, à l'hiver, à la sécheresse, aux vents, aux animaux peut-être et enfin à l'homme.  
    Une promenade dans un environnement de cette sorte, c'est fuir la vie ordinaire pour se retremper dans celle des végétaux eux-mêmes dont la croissance si lente parfois échappe à votre entendement. C'est aussi découvrir la matière elle-même, des roches énormes. Depuis quand sont-elles là, et est-ce possible que si dures, dures comme du granit, ce qu'elles sont, elles puissent subir elles aussi le phénomène de l'érosion, et qu'un jour elles ne seront plus que poussière ? On a vraiment peine à croire à un tel destin, à des temps si longs, et si effrayants. On ferait volontiers dans le créationisme quand l'on est confronté à ces âges canoniques. Et pourtant ils correspondent à une réalité. L'homme est tout petit face à ces si incroyables durées. Il se remet alors à sa juste place, qui est celle que l'on pourrait aussi assigner à la fourmi! Il n'est que fourmi et quand même il se croit grand, qu'il gravit les montagnes en conquérant, qu'il vainct les plus hauts sommets que l'on peut distinguer tout autour de soi.
    Cette confrontation avec les réalités du monde sont quelque part décourageantes, qui est-on soi-même, si ce n'est trois fois rien, et pourtant il est nécessaire parfois de l'affronter. Cela ne vous grandit pas, cela ne vous exalte pas, outre la beauté du paysage, mais cela vous remet à votre juste place.