Double traction pour affronter la rude pente des Epinettes, la plus raide de toute l'Europe pour une voie à écartement normal dit-on.
Un hiver dont plus personne ne se souvient. Reste heureusement les photos et documents divers qui témoignent des rudes conditions de cet hiver-là, avec en particulier, pour le Pont-Brassus des interruptions de service historiques. Situation analysée de la sorte par Samuel Aubert, lors de sa rétrospective 1907, FAVJ du 1er janvier 1908:
"Le chemin de fer Pont-Brassus a particulièrement souffert des rigueurs de l'hiver. Les interruptions de service ont été fréquentes, l'affluence des voyageurs a été moindre et d'autre part les frais de déblaiement de la voie ont été considérables. Néanmoins les recettes des quatre premiers mois - les mois d'hiver - sont supérieures à celles des mois correspondants de 1906. Cela tient à la quantité énorme de marchandises transportées pendant cette période sous la forme de wagons de paille et de fourrage".
Cette neige en abondance perturba aussi naturellement les communications par route. Elle gêna d'autre part l'exploitation des glaces sur le lac Brenet. On trouvera dans notre annexe les notes diverses à ce sujet adressée par Louis Golay, directeur d'exploitation, à J. Krebs, à Lausanne, directeur de la société.
Cet hiver particulièrement rude eut pour conséquence inattendue la montée à la Vallée d'un photographe de Phototypie Co à Neuchâtel qui prit de nombreux clichés qui allaient donner tout autant de cartes postales, celles-ci constituant la série 9924 à 9952. On trouvera un échantillon de cette production, pour nous par ailleurs incomplète, dans l'annexe. C'est surtout une belle promenade sur la ligne Pont-Brassus photographiée pour dire à toutes les gares.
C'est donc vraiment ce que l'on pourrait appeler "un bel hiver", de ceux qui vous permettent de dire: oh! dans le temps, les hivers se faisaient, ce n'est pas comme aujourd'hui...