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1834. Le Pont brûle

Publié le 07 juillet 2012 dans Les riches heures du passé combier

Le Pont, par Devicque, 1852 - extrait gauche de la gravure -

    De multiples incendies ravagent les villages de la Vallée pratiquement depuis l'existence de ceux-ci. Plusieurs raisons expliquent ces catastrophes successives.
    On construit sur l'espace le plus réduit possible afin de ménager les terres. De ce fait les maisons sont appondues les unes aux autres et constituent ce que l'on appelle des voisinages. Le problème est que par raison de facilité et d'économie, on n'élève pas de murs mitoyens entre les différents bâtiments.  Ainsi, en cas d'incendie, celui-ci, suivant le courant du vent dominant, peut se propager dans ces ensembles à une vitesse impressionnante.
    Les maisons, si elles comprennent toujours une solide base en pierre, à partir d'un certain niveau,  ne sont plus qu'en bois. Ainsi poutraisons, charpentes, toits mêmes, avec une couverture en plus de tavillons, offrent au feu un matériau privilégié.
    Le service incendie, créé au début du XIXe siècle, reste longtemps rudimentaire. On a des pompes à bras. On prend l'eau dans les puits. L'installation de l'eau courante au début du XXe siècle, avec la pose d'hydrants, permettra d'améliorer de manière très sensible la lutte contre l'incendie.
    Dernier point. Si la foudre peut-être responsable parfois, les faiblesses humaines sont plus régulièrement à inscrire dans les causes d'un incendie. En clair, on n'est pas prudent. On charrie des braises dans des bidons en bois, on s'éclaire avec des engins de fortunes, mais aussi, dès que fut connue l'herbe à Nicot, maudit soit cet empoisonneur de l'humanité! on fume parfois en grange. La police certes traque les imprudents qui se font amender,  mais les habitudes sont tenaces, on recommence.
    Il y aura aussi, dans de nombreux cas, des sinistres d'origine criminelle. Ainsi en fut-il de l'incendie du Lieu de 1858, comme, dans la même commune, la destruction par le feu des deux chalets de la Tépaz en 1934.
    Nous n'avons pas connaissance que les quatre incendies du Pont furent de cette trempe.
    Quatre incendies que voici:
    8-9 août 1834
    6 octobre 1842
    19 novembre 1842
    5 octobre 1854.
    Depuis cette dernière date, le feu laissa plus ou moins tranquille ce village qui put conserver ainsi les fermes traditionnelles et anciennes épargnées par le feu, comme celles que l'on reconstruisit encore selon les architectures anciennes, encore que toujours intervinrent des éléments nouveaux.
    Quoiqu'il en soit, le village du Pont, garde encore, en deuxième rang, tout un complexe immobilier du plus grand intérêt. En faire la visite vous permettra de retrouver ce bon vieux temps si cher aux nostalgiques de tous bords, dont le soussigné!
    Un dernier mot. Vous trouverez ici en bloc une analyse des quatre incendies précités.