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1774. Aberli visite la Vallée de Joux.

Publié le 06 septembre 2015 dans Les riches heures du passé combier

Le Pont vu des rochers de l'Aouille.

    Ce n'est pas la première fois que nous parlons de Johann Ludwig Aberli et de son fameux voyage à la Vallée de Joux. Cet artiste, ce "petit maître", comme on se mit plus tard à appeler ces graveurs qui parcouraient le pays à la recherche de beaux sujets à traiter, lesquels plus tard donneraient des reproductions que nos premiers touristes achèteraient pour encadrer plus tard dans leur intérieur, leur rappelant ainsi les souvenirs d'un agréable voyage, visita notre région en 1774. Il n'en donne pas les dates exactes. 
    Johann Ludwig Aberli, chose très originale,  fut le seul à porter un regard critique  sur notre Vallée. Il note dans son journal de bord, ou plutôt dans le récit qu'il donnera plus tard de son voyage: Le premier coup-d'oeil n'étoit donc pas favorable à ce pays; effet ordinaire des descriptions trop avantageuses. Ce lac, & quelques autres qui y communiquent, sont déjà si élevés, qu'il n'y vient plus d'arbres fruitiers; on ne voit que des forêts de sapins, & une espece de saules très-clair semée au bord du lac, ce qui donne, sur-tout aux villages, un air de nudité déplaisant; généralement cette contrée nous parut triste encore plus que sauvage. 
    De ce fait Aberli ne s'attarda guère dans notre contrée où il semble n'avoir guère visité que le Pont et ses environs. Il donna trois gravures en tout et pour tout, avec une seule de celles-ci qui ait un intérêt artistique et historique évident, celle représentant le pont de la Goille et les premières maisons de la partie occidentale du village du Pont. C'est peu! 
    Et pourtant le récit complet d'Aberli sur son périple qui devait l'entraîner en d'autres lieux, complété par une série de 10 gravures, reste du plus grand intérêt. Cet ensemble fut édité pour la première fois à Berne, chez Aberli et Rieter, en 1782. Un reprint d'une très belle qualité fut produit par la maison Heidelberg Verlag von Richard Weissbach en 1928. Nous le reproduisons en annexe.