Du côté du Campe après le passage du cyclone du 19 août 1890
On connaît Mélanie Meylan du Campe par ses poésies, moins par ses écrits en prose. Cette nouvelle, "Nuit tragique et Paix de Noël", parue dans la revue "C'est Noël", de 1906, aurait pu demeurer définitivement oubliée sans la sagacité de Donald Aubert, de Derrière-la-Côte, résidant à Zürich, dont le but était de mettre la main sur la totalité des publications propres à la Vallée de Joux.
Mélanie Meylan, née en 1864, décédée en 1944, avait donc 26 ans quand le cyclone de 1890 dévasta certains hameaux et bois de la Vallée. Il n'est toutefois pas certain qu'elle fut encore en notre haute combe à l'heure de ce grand et tragique événement. Il ne fait aucun doute cependant qu'elle en entendit suffisamment parler lors de ses visites au vallon natal pour pouvoir, quelque quinze ans plus tard, raconter presque par le menu de quelle manière cette tornade ravagea la contrée.
On sait combien cet événement marqua la mémoire populaire. A l'heure où Mélanie Meylan écrivait cette histoire qui ici n'a rien d'une légende, mais n'est que le pur reflet de la réalité, mis à part les petits arrangements toujours nécessaires dans une nouvelle de ce genre, il est certain que la plupart de nos Combiers avaient encore parfaitement en mémoire ces heures angoissantes. Ils durent en conséquence revivre tout ce qu'il avait pu connaître de cette journée par le biais de la lecture de Mélanie Meylan, et même si celle-ci en principe s'adressait à des enfants.
Le cyclone lui aussi entrait dans la légende, à l'instar des Bourbakis, qui, quelque dix neuf ans plus tôt, se réfugiaient à la Vallée.