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166. Giessbach vu par quelques voyageurs du XIXe siècle.

Publié le 12 février 2014 dans Voyages

Nuls ne réussirent mieux à fixer la magie de Giessbach que les peintres et graveurs du XIXe siècle.

    Qui n’a pas vu Giessbach, n’a rien vu de la Suisse, pourrait-on dire !
    Endroit merveilleux, où le Giessbach coule du haut des montagnes pour former de multiples cascades. Vous les longez, vous les admirez, vous les entendez, vous vous imprégnez de cette ambiance magique, vous vous rafraichissez au brouillard d’eau qui sourd de la rivière, et puis pour finir, vous vous félicitez que ces cascades n’aient jamais été mises à mal d’une manière quelconque par l’homme. Car c’est vrai, ici ou là, ils auraient pu faire un barrage, construire une centrale électrice, réduire cette rivière à l’état d’un petit ruisseau. Mais non, c’est bien vrai, elle reste vierge, elle coule nature, et surtout elle n’arrête pas de le faire.  Non, ce n’est pas un rêve, c’est bel et bien une rivière qui descend de la montagne et qui n’arrête pas, qui n’arrêtera jamais, de couler de grandes eaux qui sautent d’une cascade à l’autre pour vous offrir un spectacle vraiment prodigieux.    
    A ne pas le croire ! Les gravures de cette publication témoigneront pourtant de cette réalité.     
    Les hommes depuis longtemps on vu la qualité exceptionnelle du site. C’est bien la raison pour laquelle ils ont construit un hôtel à proximité. C’est un coin où l’on se plaît, où l’on se repose, où l’on peut se promener dans les environs de la rivière, où l’on peut jeter un coup d’œil sur le lac de Brienz. Que c’est beau !     
    Un visionnaire a lutté pour conserver à ce patrimoine naturel tout son charme. Franz Weber. On le remercie à coups de calomnies, de haine, de mépris, bref, de tout ce que beaucoup de ses concitoyens sont capables d’offrir de plus mauvais à ceux qui se dévouent et ramassent les coups. Ce n’est pas beau, mais c’est ainsi. Faites le bien et vous rencontrerez plus d’ennemis que si vous faites le mal. Car le mal les arrange, et le bien les dérange. L’humanité est ainsi faite, ce n’est pas d’aujourd’hui, ce sera de toujours. Hélas, car cela fait mal à qui  voudrait que l’on puisse atteindre un idéal où les belles choses de la vie et de la nature pourraient enfin être respectées, et cela sans qu’elles soient menacées en permanence par les loups de la finances ou les champions du bétonnage. Car ceux-ci sont forts, ont de la puissance, vous marchent volontiers dessus, et d’une région comme Giessbach, c’est à croire, ils n’en voient même pas le charme. Ou ils penseraient à en faire un parc d’attraction, comme si la rivière ne suffisait pas.    
    Oublions et profitons. Et marchons dans le brouillard léger né de cette belle rivière.  Elle vient d’où, en somme, de quelle région de ces montagnes ? Nous ne répondrons pas à la question, nous nous contentons de rester à proximité du site, là où ils construisirent les deux seuls bâtiments que l’on y trouve. Mais aussi nous laisserons à d’autres, les auteurs que nous vous proposons aujourd’hui, d’en dire plus.     
    Ils faisaient leur tour ou voyage en Suisse, et ensuite ils posaient leurs impressions sur le papier, manuscrit qui deviendrait tôt un livre.  Nul qui avait passé par là ne pouvait ne pas en discourir. C’était grandiose pour tous, ou presque, car voilà, il s’en est trouvé au moins un pour dire que le site était surfait et ne valait pas  le déplacement. Probable qu’il n’avait aucun goût pour la nature, que celle-ci lui était indifférente, ou qu’au contraire, il voulait simplement provoquer, parce que si vous tous vous dîtes que c’est beau, moi je poserai qu’au contraire je n’y vois point de charme ! Des fous, il y en a partout !    
    Et voilà, maintenant fini de discourir, et en route pour Giessbach. Sans plus attendre. Illico presto.