Poya de Louis Pittet, 1939, troisième partie.
Ces habitations de montagnes sont très curieuses, et le portrait qu'en fait M. Raoul Rochette est très ressemblant, à mon avis:
"Quelques solives, dit le savant voyageur, si mal jointes qu'elles laissent entre chacune d'elles une ouverture d'un pouce, par laquelle se joue un vent impétueux et s'échappent de noirs torrents de fumée; un toit en bardeaux, très aplati, chargé de pierres, et si bas qu'à peine peut-on se tenir debout sous son abri; un foyer creusé en pleine terre, entouré de dalles larges, et un chenil jonché de feuilles sèches, où l'homme, oubliant tout soin de sa personne pour la commodité de ses troupeaux, brave impunément pendant quatre mois de l'année l'ennui de longues journées, le froid piquant des nuits, et tous les effets des fréquents et terribles orages qui, repoussés par la cuirasse impénétrable des monts glacés, inondent sa cabane sous un déluge de pluie ou de grêle".