Les femmes d'Evolène, elles n'eurent pas la vie facile, c'est certain. Lisez Marie Métrailler, redécouvrez Moi, Adeline, accoucheuse. C'est presque l'horreur, de l'inhumanité à pleines mains parfois. Et pourtant les images ne révèlent rien de cela. Elles vous offrent la surface, ce qui est costume, ce qui est coiffe, ce qui est folklorique et beau. Elles vous emportent dans un grand rêve où vous auriez pu habiter ici et rencontrer quelques-unes de ces belles jeunes filles si émouvantes dans leurs jolis costumes. Les aurait-on moins faites souffrir, nous autres qui avons désormais un oeil différent, un comportement qui n'a plus rien à voir avec celui d'autrefois ? Ce n'est pas certain. Est-on soi-même, avec ces vélléités d'être bon, juste, à l'écoute, ou subit-on une ambiance, suit-on une trace commune où rien ne peut se faire en dehors des lignes ?
A vrai dire, on ne sait pas trop. Mais que cela ne nous empêche pas de nous pâmer sur ces anciens reportages et de nous arrêter longtemps sur des images qui constituent quelque part, et même si cela ne correspond d'aucune manière à la réalité, un idéal, de beauté, de romantisme, de couleurs profondes et chaudes...
Le rêve... qui va bien au-delà de la douloureuse réalité.
