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13. Du côté des Bioux et des Charbonnières.

Publié le 04 novembre 2013 dans Les écoles et l'enseignement à la Vallée de Joux.

Vers chez Grosjean, c'est juste à côté...


      Ces cahiers, pour l’essentiel, ont été retrouvés aux Bioux, dans l’ancienne maison d’Aline Rochat, décédée il y a quelques années.  
      Aline Rochat, est  l’une des protagonistes essentielles de cette brochure. Elle écrivit ses compositions de 1920 à 1925. En supposant qu’en cette dernière année elle sortait de l’école, donc qu’elle avait seize ans, on peut sans faire une grossière erreur situer sa naissance en 1909-1910.     Ami Rochat, aussi présent dans cette brochure, a quelques années de moins que sa sœur.    
    Quant à Frida, nous supposons qu’elle fut une grande sœur. Il suffira à cet égard de s’en référer à sa lettre fictive du 11 février 1913 où néanmoins des éléments doivent être exacts, comme : « j’ai du rester à la maison, ayant de jeunes sœurs à garder et un bébé à soigner ».    
      On suppose ainsi que parmi ces jeunes sœurs il y a Aline et que le bébé est Ami Rochat, né vers 1912 et qui nous donnera des compositions quelque treize ans plus tard.    
    Les couvertures des cahiers vont d’ailleurs maintenant confirmer ou infirmer nos propos. Frida Rochat, née en 1900.  Aline Rochat, née en 1910, classe de Vers-chez-Grosjean. Ami Rochat, né en 1912, classe de Vers-chez-Grosjean.  Pour y découvrir l’ambiance de celle-ci, nous devons être à peu près à la même époque, on lira le très instructif ouvrage de M. Claude Berney, « Les Chemins de l’école », Editions le Pèlerin, 1992. Ostracisme de la part d’un maître pervers  envers les enfants issus de darbystes, ce qui ne semble pas être le cas avec la famille d’Aline Rochat.  Nous ignorons le nom du père comme aussi celui de la mère. Ce que nous savons par contre, c’est qu’un jour la famille déménagera au Bas-des-Bioux où elle racheta une maison où Aline Rochat, sauf erreur restée célibataire, décédera.  Ami alla plus tard loger à proximité. Quant à Frida, nous ignorons tout de son destin, si même elle était réellement cette grande sœur que nous supposons. 
    Maintenant un mot de ces compositions. Aucune, à dire vrai, ne casse des briques. Mais toutes, d’une manière ou d’une autre, nous donnent des renseignements intéressants sur le hameau des Bioux, sa poste, sa laiterie, son école, les travaux que l’on y accompli, les moyens de locomotion, la commodité des maisons, les loisirs, et bien entendu la vie de famille et les travaux ménagers auxquels doivent participer les filles et jeunes filles de la maison, supposant ici que sur ce plan-là Ami fut un parfait récalcitrant, à la manière d’ailleurs de beaucoup de ses collègues masculins.    
    Les brefs croquis de cette fratrie seront suivi par quelques autres d’une écolière des Charbonnières, Marguerite Rochat dit Maggi, fille de Dzoyon, donc sœur de Toto, et qui devait plus tard épouser un voisin, John Golay dit le grand John, marchand de vacherins de son métier.     
    On comparera les deux styles.  A vrai dire incomparables, les textes de Marguerite Rochat d’une toute autre envergure, plus littéraires et avec un souci du détail autrement plus conséquent que celui proposé par les trois autres. Ce qui fait que ses compositions sont fort développées et qu’elles offrent encore plus matière à recherches ethnographiques.    
    Quatre écrivains en herbe dont aucun ne devait faire de sa plume son métier, ce qui naturellement était impensable. Quatre écrivains qui auront tôt oublié un jour leurs compositions, pour remiser leurs cahiers d’école au fond d’un buffet où nous pourrions les retrouver quelque 80 ans plus tard.
      Nous ne reproduisons naturellement que les compostions ayant un rapport évident avec la région et ses mœurs et coutumes. Les sujets d’ordre général où l’enfant ne fait plus appel à son imagination mais seulement à sa mémoire, chose entendues du maître, où suite d’une lecture en commun, ont été abandonnés. Ils ne présentent qu’un intérêt limité pour une bonne retrouvaille d’avec ce passé combier que l’on  n’aura jamais, mais jamais, devrions-nous vivre mille ans, fini d’explorer.    
    Bonne lecture.