Le Pré de Bière vous révèle son intérieur au début du XXe siècle
Elles étaient naturellement toutes en bois. Elles furent responsables de la destruction par le feu d'innombrables chalets. Lors des reconstructions, on ne changeait d'aucune manière le matériau. C'est qu'il était difficile encore de mettre en place des cheminées de pierre, celles-ci représentant un poids énorme impossible à supporter par un sommier traditionnel en bois.
Il fallut l'usage de poutrelles de fer pour que les cheminées en dur soient possibles.
Ces grosses cheminées d'autrefois, qu'elles soient de chalet ou qu'elles soient de ferme, la différence des unes aux autres était infime, étaient véritablement impressionnantes, avec leur large ouverture située immédiatement au niveau du plafond de la cuisine où l'on fabrique. On pouvait actionner les deux ventaux placés à l'extrémité, sur le toit, avec une chaîne ou avec une perche.
Et c'est là dessous que l'on fabriquait le fromage, c'est là dessous que s'opérait ce miracle journalier, la transformation du lait en caillé. Là le feu, de sapin toujours, pétillait, craquait, envoyait même parfois des étincelles, quand le foyer était ouvert, jusqu'à l'autre bout de la cuisine. Et il faisait toujours chaud, avec bientôt cette bonne et douce odeur de petit-lait chaud!
Une époque qui n'est heureusement pas révolue, puisque le miracle des fabrications s'accomplit toujours, au niveau des laiteries, ou en celui des chalets d'alpage.
Pour en revenir aux cheminées de chalet, disons que depuis la rédaction de ce chapitre, poursuivant nos investigations à travers toute la Vallée de Joux et ses environs, nous en avons découvert plusieurs encore en bois et en parfait état, notamment au chalet de la Petite-Chaux, dans le vallon des Begnines. Il y aura donc quantité de découvertes à faire à ce propos dans nos différents textes.
