Tout d'abord précisons que si l'on dit Branette, on trouve pratiquement sur toutes les cartes le nom de Brenette. Utilisons le nom courant, Branette.
C'est un chalet de 1809. La date est inscrite sur la clé de voûte de la pierre de taille de l'écurie. Plan rectangulaire et toit à deux pans. La bâtisse fut donc établie dans une grande modestie architecturale. Elle n'en reste pas moins intéressante, surtout par le fait que peu de choses ont changé, et que l'on ne s'est pas amusé ici comme en d'autres endroits à tout cupesser de fond en comble, afin de moderniser à grands coups de truelles, de parpaings, de poutrelles de fer, bref, de toute la désolation habituelle.
Mais on ne pénétre pas à la Branette ayant en tête de telles idées. Il faut y aller en douceur et s'adapter aux lieux sans vouloir toucher à quoi que ce soit. Nous avons ici à faire avec des conservateurs qui savent qu'un bois quelconque sur lequel une main a passé des milliers de fois, a sa valeur. Que les marches d'un escalier ne se remplacent pas comme ça, d'un simple claquement de doigts. Qu'une porte peu durer des siècles. Et le fait que l'on voie toujours les mêmes choses renforce ce sentiment d'amour que vous avez en vous pour des lieux dont rien ne vous échappe ni ne vous blesse. On est en parfaite harmonie. Et cette situation, même si elle pourrait apparaître rétrograde voire obsolète, offre à ceux qui ont conscience que les choses ont une âme, un vrai bonheur.
C'est tout au moins ce que l'on ressent ici, où les choses ne bougent que peu d'une année à l'autre.