William Reymond dans ses oeuvres.
Nous l'avons bien connu, le petit William. Sous ses airs bonnasses, avec son accent à couper à la tronçonneuse, paysan et amodiateur dans l'âme, citoyen des Bioux jusqu'au bout des ongles, il y avait une intelligence redoutable, et surtout une mémoire prodigieuse.
L'homme voyageait, à l'occasion, avec telle ou telle organisation agricole de sa commune. C'étaient souvent des courses d'une journée. A travers la Suisse, en France voisine peut-être. En ces quelques heures, des paysages traversés, il avait tout retenu. De telle manière qu'au détour d'une conversation il pouvait vous donner des détails qui vous stupéfiaient. Comme aussi vous offrir une analyse pointue de certaines situations appréhendées en ces quelques heures de voyage. Non, rien ne manquait des tenants et des aboutissants.
Cette mémoire faisait de lui une véritable encyclopédie. Les journalistes qui l'avaient choisi ce jour-là afin qu'il exprime sa vision de l'agriculture actuelle ne s'étaient pas trompés. Ils tenaient là un personnage. Et quel personnage!