Un Pilote né en 1959, avec une publicité démente sur Radio Luxembourg. Mon père écoutant ce poste midi et soir, on ne pourrait pas ne pas se souvenir de ce matracage. Avec ça, si les jeunes français ne se déplaçaient pas immédiatement au kiosque le plus proche pour se procurer leur Pilote au plus tôt, c'aurait été à désespérer. Et réellement ce journal de BD démarra sur les chapeaux de roues. Il y avait là Astérix, Tanguy Laverdure, Barbe-Rouge, rien que du bon. Sous la houlette de Goscinny, Charlier et Uderzo.
Pilote devait garder la bonne direction tant qu'il y aurait des bandes que l'on dira "classiques". Il commença à perdre pied pour toucher aussi un autre public, avec des bandes plus adultes, mais hâtives et d'un humour contemporain qui ne tiendrait la route que le temps d'une génération.
Les bonnes recettes avaient été ignorées avec les résultats que l'on sait. Pilote hebdomadaire devint Pilote mensuel - c'est toujours là la preuve que votre revue connaît une mauvase passe - et pour finir rendit son tablier. Ce qui était très regrettable pour une revue où tant de héros avaient trouvés leur place, ou tant de dessinateurs avaient pu se former pour devenir bientôt des "grosses pointures".