Montcherand... Un beau village de plaine. Dans une situation idéale, au milieu d'une vaste campagne - pourvu qu'elle le reste - face aux Alpes, avec un bon climat.
On vient d'abord là pour contempler son église du XIIe siècle, à l'intérieur de laquelle se découvrent des fresques de la même époque, les plus anciennes de la Suisse romande, ce qui n'est pas rien. Elles sont incomplètes certes, le Christ bénissant manque cruellement dans un rond nu placé au-dessus des apôtres, dont 7 seulement demeurent. Néanmoins elles nous offrent de découvrir l'art religieux de cet époque, exemple bien rare aujourd'hui en notre terre autrefois catholique, puis protestante puis de multi-confessions.
Il revient que c'est aussi dans ce village qu'au début du XVIIIe siècle, vivait Samuel de Muralt, celui-là même qui possédait un alpage au-dessus de notre village, résidant à Montcherand et bailli de Grandson. Mais notre documentation ne nous permet pas de savoir où il habitait. Ce n'est donc que partie remise. Dans tous les cas notre homme ne résidait pas au château, construit en 1790 seulement par un certain Guignard d'Orbe.
Notre promenade n'en reste pas moins agréable, nous permettant de découvrir un gros village vaudois où les fermes ont toutes perdu leur affectation première, transformées en résidences privilégiées. Ainsi d'ailleurs en est-il partout. Les paysans ont abandonné et leur maison et leur terre, au profit des rares qui ont continué cette noble tâche de cultiver la terre. Et ils le font bien, aujourd'hui le colza colorant de ce jaune si vif la campagne environnante. Avec trop de lignes droites peut-être dans un paysage qui accepterait volontiers des courbes ou des sinuosités diverses.
