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8. Ceux de l'Epine-Dessous et ceux du Moulin.

Publié le 17 septembre 2016 dans Les familles des Charbonnières

Une vraie tribu, que celle de Charles Rochat dit Tcherlu ou Tierlu.

    Voilà deux sites, l'un parmi les maisons foraines, l'autre en plein coeur du village, habités par des représentants d'une même et grande famille. Les liens sont donc étroits. Ainsi quand ceux de l'Epine-Dessous descendent-ils au village pour se rendre au culte du dimanche, après l'office, se retrouvent-ils  au Moulin où ils rencontrent le reste de la famille, les vieux en particulier qui, vu leur âge et leurs infirmités possibles, n'ont peut-être pas pu se rendre au temple. Qu'à cela ne tienne. Les bonnes paroles entendues par une faction de ce vaste ensemble ont été suffisamment enregistrées par les participants de la famille pour qu'elles rejaillissent sur les autres restés au logis. 
    Mais il ne fait aucun doute que le culte soit vite oublié au profit de ces bonnes histoires de village que l'on se raconte derrière la table de la cuisine sur laquelle on a pu mettre un petit quelque chose. Nous sommes donc ici au coeur même du Vieux Moulin, cette maison multicentenaire qui en a vu passer, du monde. De toutes sortes, et bien entendu, dans un temps plus éloigné des familles différentes du village, avec cependant beaucoup de Rochat parmi lesquels, tiens, un Aubert venu du Chenit. Celui-ci aura pris pied aux Charbonnières pour s'y installer de manière durable mais sans néanmoins qu'il n'y ait eu une suite.
    Les familles de l'Epine-Dessous et du Moulin, desquelles nous aurions bien aimé retrouver beaucoup plus de photos que celles que nous vous proposons ici. Mais à l'impossible nul n'est tenu, et le peu que vous trouverez, cela est déjà beaucoup. Il s'agit certes d'un échantillonnage mais néanmoins bien représentatif avec quelques clichés qui sont d'une très grande valeur. Ainsi en est-il par exemple de cette photo des bergers s'activant à la Bien-Aimée, montagne située droit au-dessus des Laisinettes-Dessous, sur France, à quelques km de Mouthe. On allait là-bas pour la saison. C'était une vraie aventure, et plus encore quand la guerre vous tombait sur le continent et que les frontières se fermaient.
    Une représentante de ces deux familles, Annette Dépraz, née Rochat, dite la Nanet, aura le plus contribué à nous faire  comprendre quelle était l'ambiance de ce temps-là. Avec elle on remontera ainsi le temps pour pénétrer dans ces vieilles maisons bien sympathiques où l'entr'aide n'était pas un mot vide de sens. On se serrait les coudes, on se donnait un coup de pouce, bref, on ne laissait personne ou presque sombrer dans la misère. On était lié par des liens non seulement familiaux, mais d'amitié vraiment indestructibles. Il fallut le temps pour arriver à bout de cette tribu dont plus personne aujourd'hui ne sait hélas grand-chose. D'où l'intérêt de ces quelques notes.