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7. Rapport des 30 premières années d'activité de la L.V.T. (Ligue vaudoise contre la tuberculose), Section de La Vallée - Sentier, 15.07.1943 -.

Publié le 20 novembre 2013 dans Histoire de la médecine à la Vallée de Joux.

Mlle Germaine Golay, infirmière visitante, fut aux premières loges dans la lutte contre la tuberculose. Chacun se souviendra de cette forte et inflexible personnalité.

    Un groupement auquel se donnèrent corps et âmes de nombreuses personnes de la Vallée. C'est qu'il s'agissait d'enrayer à tout prix contre la tuberculose, "ce fléau si meurtrier". 
    Il apparaît étonnant aujourd'hui que ces pionniers, en quelque sorte, aient rencontré des difficultés de la part d'une certaine couche de la population pour mener leur combat. Et pourtant ce fut réellement le cas. Le prouve ces quelques mots: 
    "Qu'il s'agisse du droit de vote ou du bacille de Koch, ces réformes provoquent un certain remous de désapprobation et c'est ce qui fait dire à Mme Dr. Olivier dans cette première conférence adressée plus particulièrement aux femmes vaudoises et qui a été le point de départ de la lutte contre la tuberculose dans notre canton:     Le zèle est un mot que l'on n'aime pas beaucoup chez nous. Il sent l'enthousiasme juvénie, l'arrivisme même, et s'éoigne trop du scepticisme calme et désabusé que tant de gens tiennent pour la marque d'un esprit supérieur. Il est plus élégant de ne pas se jeter, en personne, dans les luttes sociales de tous genres, plus commode de laisser s'agiter la foule sans se mêler à elle. Maintes femmes sont aussi retenues par ces objections conventionnelles. Et ce sont ces abstentions qui font la force de l'adversaire et qui coûtent à notre pays d'innombrables vies et des millions de francs.     N'ayons pas peur, dans la lutte contre la T.B.C. d'être tacées de zélées. A mesure que l'on avance dans la vie on s'aperçoit que rien ne se crée et que rien ne prospère sans qu'on y mette du zèle, c'est-à-dire de l'ardeur. Travaillons! L'instrument imparfait que nous sommes disparaîtra, l'oeuvre reste". 
    Cette lutte, menée surtout par des femmes tandis que les hommes se cantonnaient à la maison en faisant force théories rétrogrades et insignifiantes, fut heureusement menée à bonne fin et cela au profit de la population toute entière, même cette partie non négligeable qui doutait et critiquait.