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26. Henri-Edouard Rochat, fils de Jules-Jérémie deuxième du nom, marchand (1898-1923).

Publié le 03 novembre 2012 dans Fichier des affineurs

La maison familiale de Henri-Edouard Rochat, avec la présence de Jules-Jérémie II, père de notre marchand.

    A l'énoncé du nom de notre marchand Henri-Edouard, on ne peut s'empêcher de repenser à l'aventure tragi-comique d'un trio de joyeux lurons des Charbonnières partis "reconstruire la France" après la première guerre-mondiale. C'était là une noble ambition qui, naturellement, dépassait, et de loin, les possibilités de nos trois lascars qui revinrent tôt en Suisse fauchés comme les blés. Cela n'empêcha pas quelques-uns de leurs parents ou amis, de les accueillir à la frontière en chantant: Soyez les bienvenus, vous qui venez de France"!
    C'est maintenant qu'il leur fallait bosser pour retrouver figure honorable dans un village où, pour une population laborieuse et multi-professionnelle, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures.
    Etant dans une contrée où le vacherin a la cote, Henri-Edouard, dont les père et grand-père avaient mis la main dans la pâte, ayant d'autre part une cave d'affinage à disposition, mais ici peut-être simplement utilisée comme local de stockage de sa marchandise, notre gaillard se lança dans le commerce de cette noble pâte molle. Sur son entête figure aussi tommes de chèvre et beurre.
    Au sujet de la production caprine, on peut se poser la question de savoir qui était encore producteur à ce moment-là.
    Voilà donc notre homme en apparence bien reparti. On en ignore les causes, sa fiche de décès même ne le dit pas, Henri-Edouard mourut en 1923, à l'âge de 25 ans, dans la commune de Delémont.
    Se rendait-il jusque là-bas pour écouler sa marchandise ? C'est fort possible.