← Pour une histoire du vacherin Mont d'Or pas plus triste qu'il ne le faut!

106. Ce que le fait le vieux berger à la descente des troupeaux.

Publié le 24 septembre 2012 dans Pour une histoire du vacherin Mont d'Or pas plus triste qu'il ne le faut!

Gustave Rochat s'apprête à clouer.

    Il s’agit de Gustave Rochat. Il était en fait plus que berger. Ainsi laitier du village, ancien fromager sur sa montagne de Mallevaux-dessus, ancien affineur aussi. 
    
A l’automne, bien entendu, il emboîtait comme les autres, mais alors à son rythme. La maîtrise du « coup de feu » nécessitait les mains de l’ensemble du personnel et de la maisonnée.
  
    
Mais il arrivait, en fin de semaine surtout, que le travail en cave se faisait moins pressant, ce qui était une bénédiction pour lui. Plus anciennement il serait monté sur sa montagne avec son vélomoteur, il aurait ouvert la porte du chalet pour retrouver sa vieille cuisine, il se serait assis sur le banc qu’il y a devant tout contre le mur  pour s’en rouler une, une pas serrée du tout, et puis, tout en fumant, Ô avec ce tabac si mal serré, il n’allait pas s’asphyxier la semaine prochaine !, il regardait son plan, là-bas, du côté de la Dent de Vaulion. On y avait mis il y avait bientôt dix ans du fumier de poule. Crénom, l’effet s’en faisait encore sentir, de telle manière qu’au printemps déjà sur cet espace regagné sur les broussailles et les lésines, on y voyait pousser de grandes couiques qui dépassaient d’un beau bout tout le reste de la végétation.